📊 Se lancer dans un plan financier : les bonnes questions à se poser (et les erreurs à éviter)
- Sabrina Benjelloun
- 30 juin
- 3 min de lecture


Avant de plonger dans les tableaux Excel et les projections à 3 ans, prenez un moment pour réfléchir : qu’attend-on réellement d’un plan financier ? Il ne s’agit pas juste de “remplir des cases”. Un plan financier, c’est un outil de pilotage qui vous aide à visualiser où vous allez, avec quels moyens… et à quel prix.
Alors, comment bien aborder cet exercice stratégique ? Voici les questions essentielles à vous poser, accompagnées de quelques définitions clés pour ne pas se perdre en chemin.
✨ Pour aller plus loin et visualiser concrètement ce dont je parle, j’ai préparé un petit reel Insta.
🎯 À quel prix vais-je vendre mes produits ?
Avant toute chose, posez-vous cette question simple… mais cruciale. Votre prix de vente doit couvrir vos coûts, mais aussi refléter la valeur perçue par vos clients. Il dépend de :
Vos coûts de revient (matières premières, emballages, main-d'œuvre, etc.)
Vos coûts indirects (local, électricité, marketing…)
La concurrence sur votre marché
Et, bien sûr, la marge que vous souhaitez dégager pour être rentable
Astuce : ne fixez pas vos prix "à l’instinct" – appuyez-vous sur des calculs précis, et ajustez-les selon le retour du terrain.
📦Combien vais-je vendre ? (et à quel rythme ?)
Le volume de ventes est sans doute l’une des variables les plus délicates à estimer dans un plan financier. Pour éviter de tomber dans des projections irréalistes, il est essentiel de partir de vos propres hypothèses. Demandez-vous si vous avez déjà identifié des canaux de distribution concrets, si vous connaissez votre capacité réelle de production ou de livraison par semaine, et si votre activité est soumise à une saisonnalité marquée. Il est également important de savoir dans quelle phase vous vous trouvez : s’agit-il d’une période de test, d’un lancement ou êtes-vous déjà en pleine croissance ? Ces éléments vous permettront d’ancrer vos prévisions de ventes dans une réalité concrète, tout en restant ambitieux.
🧾Quels sont mes coûts ? (fixes et variables)
Un bon plan financier distingue bien :
Les coûts variables : ils évoluent avec le volume (matières premières, emballages, livraison…)
Les coûts fixes : indépendants du volume (loyer, abonnements, salaires, assurances…)
🏗️Quels investissements dois-je prévoir ?
On entre ici dans la catégorie des immobilisations. Ce sont des dépenses qui ne s'inscrivent pas dans le quotidien, mais qui sont utiles sur le long terme. Par exemple, l’achat d’un four professionnel constitue un investissement matériel, car il s’agit d’un bien physique et durable. À l’inverse, une identité visuelle créée par un graphiste est considérée comme un investissement immatériel, tout comme la création d’un site e-commerce : ce sont des éléments non tangibles, mais essentiels au développement de l’activité.
Ces investissements ne s’usent pas d’un seul coup. C’est pourquoi ils sont amortis, c’est-à-dire que leur coût est réparti dans le temps, généralement sur trois, cinq ou dix ans selon leur nature et leur durée d’utilisation. Par exemple, un bon four professionnel neuf peut s'amortir de 5 à 10 ans.
🧮 Quelques définitions utiles pour mieux comprendre son plan financier
Investissement matériel : tout ce qui est physique et durable (machines, véhicules, mobilier…)
Investissement immatériel : ce qui n’est pas tangible mais apporte de la valeur (site web, logo, dépôt de marque…)
Amortissement : technique comptable qui permet d’étaler le coût d’un investissement dans le temps. Un four à 10 000 € peut par exemple être amorti sur 5 ans : on considère donc 2 000 € de “coût” par an.
Cash flow (ou trésorerie) : l’argent réellement disponible pour faire tourner l’activité. Un indicateur clé pour survivre.
Marge brute : différence entre le prix de vente et le coût direct du produit. C’est votre "bénéfice avant les frais généraux".
🔍 En résumé
Se lancer dans un plan financier, c’est bien plus qu’une formalité. C’est se projeter concrètement dans son activité, évaluer les ressources nécessaires, et identifier les zones de risque.
Et surtout, rappelez-vous : vous n’êtes pas seul·e. Utilisez les outils partagés (Excel, simulateurs), échangez avec des experts (comme Philippe), testez, ajustez… et avancez pas à pas.
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